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18 janvier 2012

Dernière étape laotienne et pas des moindres, les 4000 îles ou Si Phan Don, à la frontière lao-cambodgienne. Tout au sud donc. A cet endroit, le Mékong s’étend sur 14 kilomètres de large et de nombreux îlots se sont formés en plein milieu du fleuve. Certains sont énormes et forment une vraie île, d’autres disparaissent une fois la saison humide revenue. Parfois, les îles ne sont que de petites touffes d’herbe ou juste un banc de sable d’1 mètre carré tout au plus.

Certaines de ces «grosses» îles sont habitées et peuvent être fréquentées par les touristes . On commencera par la plus grosse des îles, celle la plus au Nord de l’archipel, qui a pour nom : Don Khong.

Don Khong la silencieuse

16 janvier. Paksé. On prend un mini van qui nous emmène vers les îles. On retrouve par hasard le québécois qu’on avait croisé sur le slow boat et qu’on avait revu à Luang Prabang. Il va direct sur une île plus au sud, Don Det, sans passer par Don Khong. Nous sommes les seuls du van à descendre ici. On prend donc une pirogue pour rejoindre l’île. A bord se trouvent déjà deux français, Sarah et Rémi. On fait connaissance.

Au débarcadère, on se sépare et on va chacun chercher une guesthouse, elles sont toutes sur le bord de l’île, pas très loin d’où le bateau nous dépose. On en trouve une très traditionnelle, tout en bois, pour vraiment pas cher. Ici, la plupart des gérants parlent carrément bien anglais et français. On pose nos sacs et on dégouline à grosses gouttes, le climat est tropical et ça se sent. On visite rapidement les environs (le wat le plus proche) et on rentre faire une sieste car la chaleur nous assomme. A la guesthouse, au moment d’aller dîner, on croise un papy lao de 70 ans qui nous explique dans un très bon français que c’était la maison de son grand-père et que ça faisait 50 ans qu’il n’était pas revenu sur son île… ça a bien changé dit-il. Il a grandi en France, est devenu médecin et a fait sa vie là bas.

Au restaurant, on goûte les spécialités locales, à savoir les délicieux poissons du Mékong. Pour Choupi, ça sera «sweet and sour» et pour moi, avec du lait de coco. En apéritif, on tente le cocktail local, le lao lao cocktail. C’est du lao lao (alcool/whisky de riz lao) sur un lit de miel sauvage, avec plein de glaçons… Très fort et pas trouvé ça excellent, on se rabattra sur une bière Beerlao pour la suite 🙂 Pour finir la soirée, on discute dans la chambre des deux français rencontrés dans la matinée et on va se coucher pour profiter de la journée de demain.

Vélo et baignade dans le Mékong

17 janvier. Lever 5h30 pour profiter de la journée. La veille, un mec nous avait conseillé de faire le marché local pour voir les différents poissons du Mékong sur les étalages. On se dépêche d’y aller mais il est beaucoup moins impressionnant et moins original que celui de Salavan. On fera donc vite demi tour. Revenus pour 6h30 dans la rue principale, nous assistons à la fin de l’offrande aux moines. Rien à voir avec celle de Luang Prabang ! Ici, il y a seulement une dizaine de moines et autant de touristes, voire moins.

On loue ensuite un vélo pour aller faire le tour de l’île qui fait un peu plus de 40 kilomètres. Départ donc à 8h et pédalage jusqu’à 18h30. Comme d’habitude quand on loue un vélo, on rentre de nuit, éclairé avec nos lampes frontales sinon c’est pas drôle ! On a croisé plein de gens dans les petits villages qui parlent très bien anglais et/ou français. On s’est arrêté et on a joué avec les gamins des qui, dès qu’on passe, nous crient de grands «sabaideeeeeeeeee». C’est assez impressionnant le nombre de gamins qu’il y a par famille ici.

A midi, pause pour manger, on mange dans une cantine d’ouvriers au bord du Mékong. J’ai encore la bonne idée d’ajouter trop de piment dans ma soupe et avec la chaleur extérieure plus la tôle qui nous sert de toit, je me liquéfie en moins de trois secondes ! La solution après ça ? Un bon bain dans le Mékong tout habillé ! On se remet sur nos vélos après ce court rafraîchissement et on part pour le Nord de l’île. Il nous reste encore bien 25 bornes à parcourir. Au nord de l’île, superbes paysages sauvages avec des buffles qui se détendent dans le Mékong. Il est 16h30, on commence à entamer la route du retour. Sur la route, des gens sont dans les rizières. On s’arrête et je m’approche. Ils m’invitent à participer. Après avoir compris (et m’être fait expliquer en lao et en mimes) qu’ils n’arrachaient pas le riz mais le plantait, je me mets à la tâche. Je planterai pendant trente minutes des poignées de riz, ce qui a le don de bien faire rire les locaux. Le soleil est quasi tombé, on se dépêche de rentrer mais les derniers kilomètres se font dans la nuit noire. Restaurant de poissons avec cette fois ci un superbe poisson vapeur cuit dans du lait de coco et présenté dans une feuille de bananier, miam !

Campagne et rizières

18 janvier. On se lève moins tôt que la veille et on se loue des vélos de nouveau. On va bientôt avoir un petit entraînement physique si ça continue 🙂 On fait la partie qu’on n’a pas faite de l’île, la diagonale qui traverse d’est en ouest. C’est très monotone et surtout très peu d’ombre. On est bien contents d’arriver au petit village de Muang Sen pour midi. On mangera un laap de poisson, sorte de salade froide épicée lao dans un restaurant sur pilotis, avec le fameux sticky rice, au goût et à la texture si excellents.

On reprend la route qu’on avait bien aimée hier, à savoir la partie sud de l’île. On repasse dans des forêts de bambous, devant des rizières, des plantations de bananes, ou des petits villages très sauvages puis on rentre. Des petites filles offrent plein de bijoux en feuilles de bananier à Choupi. Elles les font sous nos yeux avec une rapidité hallucinante.

On veut partir demain mais on n’a plus beaucoup de sous en poche. On avait vu sur le guide qu’il y avait un ATM pas très loin de notre guesthouse donc on s’y rend. Comme beaucoup d’ATM au Laos, ils n’acceptent que les cartes lao. On se retrouve donc bloqués sur cette île. A jamais ?

Il nous reste un peu d’argent pour manger et pour faire l’aller retour sur la terre ferme mais en demandant au gérant de la guesthouse, il nous dit que le prochain ATM est à 8 kilomètres, ce qui implique qu’il faudra payer la pirogue plus un tuk tuk et il fait déjà nuit. Heureusement, en mangeant, le serveur nous dit qu’il y a un ATM à l’hôtel à côté, qu’il prend une bonne commission mais qu’au moins on n’a pas à courir partout. On choisira donc l’option avec 6% de commission 🙁

Don Det la fêtarde

19 janvier. On se lève à 6h et on assiste encore à un beau lever de soleil sur le Mékong. La vie est dure n’est-ce pas ? Le bateau est à 8h30 donc on a le temps de prendre un petit déjeuner et hop c’est parti pour Don Det, une des îles situées plus au Sud, à environ 1h30 de pirogue. On part avec Sarah et Rémi et on se trouve deux chambres dans la même guesthouse. On recroise le québécois avec qui on avait pris le mini van, il est sur le point de partir. Ici, beaucoup de guesthouses sont sur pilotis et donnent directement sur le Mékong avec généralement un hamac ou deux par chambre. La vie est vraiment trop dure… On se pose tranquille et on profite de la vue et du superbe flamboyant qu’on voit de notre terrasse avant d’aller se baigner dans le Mékong et d’affronter les forts courants.

On se balade un peu sur l’île et on recroise Joël et Annick, les deux suisses que l’on croise depuis un bon moment déjà, depuis le slow boat et Luang Prabang 🙂 On se boit une bière au coucher du soleil et on mange au bord de l’eau.

Aujourd’hui, Air Asia nous a annoncé que notre vol retour était annulé et que la liaison Kuala Lumpur – Paris ne se ferait plus à partir du 31 mars donc à 24 jours près, on a les boules… Bon, entre temps, puisque cet article est écrit en décalé, nous avons trouvé un vol similaire pour 50 euros de plus chacun, c’est correct. Air Asia nous rembourse la totalité des billets mais pas la différence de 50 euros.

20 janvier. Premier matin sur Don Det, je me lève super tôt pour le lever de soleil. Magnifique dans les touffes d’herbe disséminées sur le Mékong. C’est calme ici, on dirait que le temps s’est arrêté. On nous avait dit que c’était un «Vang Vieng bis» au niveau de l’ambiance mais pas eu du tout cette impression. L’atmosphère est décontractée et sans trop d’excès.

On loue ensuite un vélo avec Sarah et Rémi et on part visiter l’île qui est toute proche : Don Khon. Un pont construit par les Français permet de relier les deux îles. Ce pont est payant. Dans le guide, ils parlaient de 9 000 kips soit 0,9€. Maintenant, c’est 20 000 kips par personne soit 2 euros !

Les chutes des 4000 îles

On part voir l’attraction de l’île, les cascades de Li Phi. Très impressionnantes et très sauvages avec un énorme courant, impossible de se baigner dans celles là. Seuls les pêcheurs laos courageux vont pêcher sur les rochers à côté. A la cascade, on perd Sarah et Rémi de vue, on continue donc la journée tous les deux. On traverse encore des petits villages qui n’ont pas bougé malgré le tourisme et c’est tant mieux.

On repère une autre petite île, Don Pi Soi, juste à côté d’où l’on se trouve. Il faut la rejoindre en traversant un pont suspendu au dessus de la rivière. Celle-ci est entièrement gratuite et possède aussi des chutes où les gamins aiment pêcher et ramasser des poignées de poissons à la main.

On arrive à la pointe sud de l’île vers 15h30. C’est ici que les bateaux partent pour emmener les touristes voir les dauphins d’Irrawady, une espèce de dauphin d’eau douce en voie d’extinction. A 16h, nous voilà partis en pirogue pour les observer, à la frontière maritime Laos-Cambodge. On coupe les moteurs et on commence rapidement à voir les premiers ailerons et entendre les respirations des dauphins, c’est magique ! Une heure après, le sourire jusqu’aux oreilles, je me dis qu’après les requins à pointe noire, on a vu les dauphins d’Irrawady. De loin certes, mais on les a vus 🙂 Who’s next ?

Sur la route du retour, on a le droit à un coucher de soleil dans la forêt, ça change. Cette forêt est superbe, avec d’énormes bagnans qui partent dans tous les sens.

Bye Bye Laos

21 janvier. Notre dernier jour au Laos. On a réellement la larme à l’oeil. C’est passé si vite et ça nous a tellement bluffé… LE gros coup de coeur pour l’instant bien que nous ne sommes qu’à la moitié du voyage 🙂 On se lève sous une pluie battante et un orage qui secoue le Mékong. Autre ambiance, mais pas désagréable, ça rafraîchit l’atmosphère. A 10h, l’orage s’arrête et fait place au soleil. Comme on a déjà bien quadrillé l’île, on se dit qu’on va faire une petite journée tranquille, baignade et préparation de la suite, à savoir le Cambodge. On se pose donc sur notre terrasse face au Mékong et on regarde où on peut aller le lendemain.

Soudain, le papy de la guesthouse m’appelle et me fait des signes, il ne parle quasiment pas un mot d’anglais et est souvent saoûl dès le réveil. Je comprends vite pourquoi. A 10h du matin, il me sert un grand verre de lao lao et me regarde le boire. Je repars voir Choupi qui attend sur la terrasse puis 15 minutes après il m’appelle de nouveau et me dit qu’il faut manger avec les ouvriers (qui construisent un restaurant à côté de la guesthouse). J’y vais et je me retrouve avec 8 ouvriers plus le papy à manger du laap de poisson et du sticky rice, le tout arrosé de 3 bières. Il est 11h30, je retourne voir Choupi, je n’ai plus très faim 🙂

L’après midi sera consacrée à faire un benchmark des différents shops qui permettent d’aller au Cambodge, pour essayer de trouver le moins cher. On en avait repéré un qui faisait le trajet à 15$ la veille et qui le jour d’après le fait à 25$, on ne sait pas pourquoi. On regarde aussi pour échanger nos derniers kips contre des dollars car personne ne reprend les kips en dehors du Laos nous a-t-on dit. Une fois nos petites affaires faites, on va manger à notre cantine, juste à côté de la guesthouse. On y a mangé plusieurs fois et la famille est vraiment aux petits soins avec nous. Si vous êtes courageux, vous pouvez même défier le gamin à la pétanque mais on n’ a pas vu d’occidental gagner contre lui 🙂 On se fait notre dernier repas ici, arrosé de deux bières, le long du Mékong… la larme à l’oeil n’est pas loin. Mais on se dit que c’est parti pour de nouvelles aventures… Direction le Cambodge et Banlung dès demain !

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4 commentaires
28 janvier 2012 à 20:35 Répondre

Rhhaa ça me donne vraiment envie d’y aller !!

Choupi et Tibal
29 janvier 2012 à 12:07

Ca fait plaisir ce genre de commentaires 🙂
Merci beaucoup Julie et oui, on conseille fortement cette partie du Laos, entre autres !

Jean et Marie-Claire
5 février 2012 à 19:18 Répondre

trés beau reportage, un vrai régal.
Nous on a froid et vous, vous vous baignez tranquillement dans des sites de rêve, vous croyez que c’est normal????????????????
Bon pour cette fois on vous pardonne et ne vous perdez pas!!!
bises à tous les deux
jmcl

Choupi et Tibal
6 février 2012 à 11:08

Merci 🙂
Nous on a trop chaud, on peut peut être faire un échange de températures pour quelques heures.
Bisoussssssssssssssss

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Choupi et Tibal au Laos : simply beautiful

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